Drôle d'éléphant...

Cette fois, Peter s'était fait eu. Oui, et même plus précisément, on avait abusé de lui. Si, si, je vous jure que c'est possible. Mais si je vous le dis ! Bref. Une jolie jeune paysanne [enfin, dans son conte d'origine, vu qu'elle ressemblait maintenant nettement plus à une étudiante en mini-jupe] qui paraissait aussi innocente que l'agneau qui sort de l'oeuf l'avait gentiment traîné jusqu'à une fête assez tardive... Ou au contraire... Enfin, jugez par vous même, elle commençait aux alentours de quatre heures du matin.
Bref. Naïf comme au premier jour et alléché par cinquante cinq kilos de chair rose et tendre, Peter l'avait bêtement suivie. Grave erreur. En réalité, les invités appartenaient tous à une sorte de club aux moeurs légèrement... Débridées. Que pouvait il rêver de mieux, me direz vous... Et ben le seul, léger, tout petit, problème, c'est que parmis la gent féminine (plutôt en surnombre, d'ailleurs), il n'y avait pas tout à fait que de jolies princesses à la cuisse légère et aux yeux de biche.
Bref. Notre Peter s'y rend. Et là, avant qu'il n'ait pu réaliser ce qui risque fort de se passer, il se voit proposer gentiment un verre. Ca ne se refuse pas. D'ailleurs, Peter n'avait pas su refuser le second non plus, ni le suivant, ni même celui d'après, ni... Enfin, il n'avait pas tardé à être complètement bourré. Et c'est là que la "jeune paysanne" avait gentiment convié ses camarades à aller le rejoindre. Mais visiblement, le cerveau de Peter avait décidé de gommer de sa mémoire un moment aussi désagréable, et la seule chose qu'il pouvait constater à présent, c'est que le soleil était levé et qu'il n'avait toujours pas fini de cuver. Mais alors pas du tout. Pourtant il aurait dû, vu l'heure tardive...
Mais il voyait encore des éléphants roses. Ou plutôt des chenilles roses et bleues. Enfin, une. Preuve qu'il devait encore être saoul. Parce qu'une chenille rose et bleue de dix mètres de haut, même à Il était une fois, ça n'existait pas.

*Enfin... j'espère ?*

Avec un grand hurlement, Peter réalisé tout à coup qu'il n'était plus bourré du tout et que la chenille en question salivait et le regardait avec un air pas spécialement amical. Tout en courant, poursuivi par le bruit (pour le moins curieux) que produisait les pattes de la chenille et les bâtiments qui s'écroulaient derrière lui, il apercut une sorte d'extincteur, et surtout, là où il était placé, un recoin hors de la vue du monstre. Il s'y jeta et observa l'extincteur plus attentivement. Un oeuf bariolé et un monstre immonde y étaient dessinés. Peter allait lire les instructions quand un cri strident se fit entendre de la part de la chenille, et le bâtiment s'écroula sur lui. Toussant, emportant l'extincteur, il sortit de dessous les ruines et aspergea sans trop réfléchir l'horrible bestiole.
Et paf, elle disparut. On a beau venir d'un conte, ça reste surprenant, quand on s'y attend pas. Surtout que Peter, déstabilisé, recula et tomba sur quelque chose d'étrangement mou et lisse...

« Rrron... pshiii... Aïe?!!! »

Charmant, ou plutôt Anastasie, se réveilla en sursaut quand un corps lui tomba dessus. Bon, il devait sûrement avoir eu une crise de narcolepsie. Mais pourquoi? Enfin bon, ça n'était pas le plus pressé, là. D'abord, il fallait se dépêtrer de ce corps - masculin d'après le toucher et le poids. Le prince repoussa gentiment la personne et s'assit, époussetant sa jupe courte bouffante et son bustier blanc brodé de fleurs noires et moulant exquisement sa taille de guêpe et une poitrine produite par un soutien-gorge rembourré. Son collant noir s'était malheureusement filé, et le jeune gothic lolita étouffa un juron très peu féminin. Il se releva, sans se tordre la cheville, malgré ses chaussures à plateau de 10 cm de haut. Ses cheveux étaient aujourd'hui d'un magnifique argent et tressés en une multitude de fines nattes qui lui tombaient gracieusement sur les épaules. Les yeux de charmant étaient d'un magnifique vert et entourés de crayon noir et de mascara, d'une manière si professionnelle, que les yeux normalement « normaux » étaient aujourd'hui en amande. Les fines lèvres de Charmant avaient été maquillées d'une légère couche de gloss rose et il portait des mitaines de dentelle noire aux bras. Une chaîne au médaillon en forme de croix retournée pendait au cou gracile du jeune homme, et un sac noir EmiliaTheStrange gisait au sol. Anastasie le ramassa puis fit un charmant sourire à l'homme qui lui était tombé dessus.

« Tout va bien monsieur? »

Il avait l'air un peu perdu, et Charmant cogitait aussi intensément. Quel choc avait pu l'endormir ici? Et pourquoi Blanc était-il absent? D'habitude le brave animal était toujours à ses côtés pour le protéger. D'un autre côté, un peu d'indépendance ne ferait pas de mal au prince qui cependant regrettait déjà cette pensée. « Jamais sans Blanc » était sa phrase fétiche, et il se sentait bien trop démuni sans son cher ami. Mais bon, puisqu'il n'était pas là, autant se chercher un protecteur pour le moment.

« Je m'appelle Anastasie, et vous? »

Il papillonna gracieusement des cils et lui saisit la main pour l'aider à sa relever, usant sans s'en rendre compte d'une force peu commune pour une jeune femme gracile comme lui. Mais Peter devait être tellement dans les vapes qu'il ne le remarquerait pas de toutes façons.

« Je me suis perdue et ai du être prise d'une crise de narcolepsie. Vous sauriez ce qui aurait pu me faire un choc assez important pour que je m'endorme? »

Évidemment, Charmant avait complètement zappé le fait que son interlocuteur puisse ne pas savoir ce qu'est la narcolepsie et ne sache encore moins la cause de son choc. Mais Charmant raisonne comme ça, alors on ne peut pas lui demander autre chose. Il lança un regard inquiet sur le roux, les sourcils légèrement froncés, de la manière la plus charmante qui soit, cherchant encore quel choc ça aurait pu être. Aurait-il fait une mauvaise rencontre? Mais dans ce cas-là la personne ne l'aurait pas abandonné ici. Non? A moins qu'elle n'ait cru que Charmant était mort d'une attaque cardiaque et qu'il ne veuille qu'on l'accuse. Mais ça ne semblait pas très probable. Charmant poussa un soupir et regarda l'inconnu avec un petit sourire gêné.

[Tu peux aussi répondre à "A l'insu de tous, une grange qui brûle..." c'est ton tour ^^]
[Voilà Anastasie :
Drôle d'éléphant... F98f33

]

Une très belle femme tatouée, et vêtue de manière à faire rougir n’importe quel homme sur son passage, ne jeta qu’un coup d’œil agacé en direction d’une maison qui s’écroulait. Vous pouvait être certain que la maison en question ne pouvait lui rendre son regard, vous avez raison : une maison n’a pas d’yeux. En revanche, elle lui tira la langue, ce qui énerva davantage la jeune femme. Comment ça une maison ne peut pas tirer la langue ? Combien de temps faudra-t-il vous répéter que dans ce conte, tout fait tout et n’importe quoi ? Eh bien, cette maison qui n’avait pas d’yeux, avait parfaitement vu, dans sa chute, que Rapunzel la regardait de traviole et lui tire la langue en échange. C’est aussi simple que ça ! N’allez pas chercher midi à midi, cherchez le à quatorze heures ! Bon revenons à notre rebelle. Elle entendit quelqu’un pousser un cri suivit d’une quinte de toux. Vu l’air buté de la maison, ça ne pouvait pas être elle. Sans doute un abruti qui était dessous. Ou a côté. Curieuse comme une chatte, Rapunzel ne put qu’aller voir la victime du jour... qui n’avait rien d’une victime. Il semblait aller très bien d’ailleurs. C’était un jeune homme, plutôt beau gosse, - rien avoir avec les abruti qu’elle côtoyait normalement, beaucoup mieux – qui aspergea un chenille de chocolat avant de trébucher sur un corps endormi.

Rapunzel secoua ses cheveux noirs. Quelle idée de s’endormir maintenant ! A côté d’une maison têtue et d’une chenille baveuse. Si le beau rouquin n’avait aps été là, elle ne donnait pas cher de la forme. Cependant, elle s’approcha. Sans savoir pourquoi. Quelque chose lui disait de s’approcher d’eux. Bizarre ? Non, c’est un conte, et cette justification explique tout. Tout de même, Rapunzel détestait être commandée, même par un conte, alors ça n’arrangea pas sa mauvaise humeur.

Le beau gosse semblait vraiment sonné. L’autre le leva avec une force qui n’était pas celle de la jeune et frêle femme qu’elle semblait être. Pourtant... c’était bien une jeune femme aux cheveux argentés, et aux longs cils recourbés... Anastasie ? Tiens, c’était rigolo ça, toutes les princesses étaient sensées changer depuis la chute des barrières et celle là semblait normale... enfin si tant est qu'une princesse gothique est normale... mais elle gardait l'air complètement naïf de toutes les princesses de conte...
*Elle a dû changer de caractère aussi... Mais quoi ? Oh, et puis tu ne la connais pas, peut être était-elle intelligente et vive d'esprit avant ? Hummm... Anastasie... Une des sœurs de Cendrillon ? pas possible, elles étaient toutes les deux idiotes, seul le changement physique serait de taille. Oh et puis zut. *
Elle balaya ses pensées d’un petit geste de la main, à peine visible, puis s’avança vers eux.

« Je me suis perdue et ai du être prise d'une crise de narcolepsie. Vous sauriez ce qui aurait pu me faire un choc assez important pour que je m'endorme? »

Rapunzel était à deux pas des deux autres. Le jeune homme semblait encore sonné. La rebelle trouvait qu’il exagérait un peu. C’est bon, ce n’était qu’une chenille, nom d’une cacahuète ! Pas la peine d’en faire tout un papillon. L’autre ne semblait pas plus sur terre que le premier. Il y avait des monstres un peu partout, et cette grande nouille argentée demandait ce qui était la cause de sa crise de narto... narco... nocarlesptie ? narcolestie ? Narcolepsie ! Décidemment le monde ne tournait pas rond ! Une pensée étrange lui vint alors à l’esprit. Et si en réalité, Il était une fois
était un disque plat porté sur le dos de quatre éléphants givrés eux même installés sur la carapace géante d’une tortue stellaire ? Théorie intéressante qui donnait plus mal à la tête qu’autre chose. Et Rapunzel n’était pas une intellectuelle. Elle était intelligente, vive d’esprit, mais la philosophie, très peu pour elle. D’autant plus que ce sujet de dissertation était passablement débile. Revenons au sujet s’il vous plaît. Toutes ces pensées n’ont duré que quelques secondes et Rapunzel s’apprêta à parler aux deux autres.
« Vous avez du vous prendre une pierre. Ce n’est pas vraiment le mo... »

Dis, Peter Pan, tu aimes les chenilles vertes à rayures marron ? Pas plus que les autres ? Ca ne m’étonne pas ! Mais, malheureusement, c’est ce qui arriva. Pakh n’avait décidément aucune imagination.

« Pourquoi une chenille ? »
Question manifestement intéressante. La chenille s’arrêta un moment de baver pour prendre une pose plus que débile, prouvant que son 10 de QI essayait de réfléchir. Cela suffit pour qu’elle disparaisse dans une vague de chocolat. Que c’est bête une chenille... mais alors une chenille qui réfléchit, c’est encore plus bête...
« Bon, voilà, je crois que j’ai vu la chose la plus stupide de ma vie : une chenille qui pense... Enfin... Je m’appelle Rapunzel. Ah, et auriez vous vu passer des motards aux cheveux de couleurs bizarres ? Ces abrutis n’ont aucun sens de l’orientation ils vont encore se perdre. »